Qui veille sur qui ?

Oneshot_Shweir
Je me suis inspirée de l'épisode Hot Zone où les trois quart du personnel est atteint par un virus, que la cité se met en quarantaine et que John désobéit à Elizabeth.
(Non relu)


Qui veille sur qui ?

Le soleil se couchait sur Atlantis, chassé par la pluie et les vents marins. Elizabeth s’émerveillait du lien presque symbiotique entre la cité et sa planète d’accueil. L’averse qui s’était déclenchée quelques heures plus tôt semblait vouloir guérir les blessures. Quelque part, les Anciens devaient quand même veiller sur Atlantis… et sur eux.
Dans l’enceinte du vaisseau millénaire, cependant, l’ambiance était tout autre. L’atmosphère bouillonnait littéralement. Chacun s’efforçait encore d’exorciser ses peurs, d’évacuer son stresse, tandis que le docteur Heightmeyer faisait de son mieux pour calmer les esprits. Le personnel médical, quant à lui, croulait sous la charge des patients et surtout des impatients qui, à l’instar de Rodney McKay, prenaient un malin plaisir à harceler leur prochain.
Après s’être assurée que tout rentrait dans l’ordre, Elizabeth, exténuée, s’était éclipsée sur l’ une des jetée ouest de la cité, loin du bruit et de l’ambiance parasitée, trop heureuse de pouvoir prendre enfin un repos bien mérité et surtout calmer ses nerfs. Malgré les excuses de John – interrompues par l’arrivée de Rodney -, elle n’arrivait toujours pas à digérer l’insubordination du Colonel, et surtout le manque de confiance en elle et en son jugement.

Alors qu’elle contemplait le soleil couchant depuis seulement quelques minutes, plongée dans ses pensées, l’ouverture automatique des portes brisa tout espoir de tranquillité. John, soupira-t-elle intérieurement. Qui d’autre ? Le colonel se tenait en retrait, se demandant s’il avait bien fait de la retrouver après tout. Le silence leur sembla à tous deux interminable et légèrement gênant, et John se décida enfin à parler :

- J’ai confiance en vous.

C’était simple. Exactement ce qu’elle avait envie d’entendre. Mais en même temps, c’était insuffisant. Elizabeth se tourna vers lui et le regarda dans les yeux avant de se détourner à nouveau vers l’océan. C’était une invitation à poursuivre. Elle attendait plus. John la rejoint finalement.

- Mais je fais également confiance à mon instinct, reprit-il. Je suis formé pour ça, Elizabeth […]

Il posa une main sur son épaule pour la forcer à la regarder.

- Je n’ai pas sapé votre autorité par pur plaisir. Je l’ai fait parce que je savais que vous n’auriez jamais donné l’ordre d’abattre l’un des nôtres, même s’il représentait une menace. Au fond de vous, vous le savez aussi. Et c’est pour ce genre de situations que vous m’avez choisi […] Vous avez lu mon dossier.

Les deux mains de la diplomate se crispèrent. Elle avait baissé la tête, se sentant égocentrique ou égoïste tout-à-coup, d’avoir cru que toute cette affaire tournait autour d’elle et de son statut de leader. John avait raison sur toute la ligne. Il la connaissait par cœur, cela lui faisait peur ! Elizabeth avait foi en l’être humain. Prendre la décision d’en tuer un la terrifiait plus encore que d’être elle-même prise pour cible. Elle était humaine après tout, quelqu’un de bien peut-être.
La colère s’était dissipée mais le soulagement qu’elle ressentait à présent l’envahissait trop rapidement. Elle se tourna vers John, les yeux brillants de larmes. Le regard qu’ils échangèrent effaça le doute. Curieusement, et au grand étonnement d’une Elizabeth habituée à parler pour défendre sa cause, leurs regards s’étaient au fil du temps révélés leur meilleur moyen d’échange. Malgré tout, John voulait en dire d’avantage, la rassurer autrement. Mais il avait peur de sa réaction. Il ne s’imaginait pas qu’elle ressentait la même chose que lui.
Cherchant son regard, il posa lentement et délicatement sa main sur la joue d’Elizabeth, comme s’il avait peur de la casser ou de la faire fuir. Mais celle-ci ne bougea pas, au contraire, elle ferma les yeux un instant. Quand elle les rouvrit, John reprit à voix basse :

- Je veille sur vous.