Rêve prémonitoire

Titre: Rêve prémonitoire

hors saison

Disclaimer: toujours rien à moi Zut! Dommage, sinon des moments comme ça y en aurait plus dans la série

OS McShep NC 17

Rodney était agenouillé sous la console, tentant de comprendre pourquoi elle refusait de fonctionner. S’il tenait à ce qu’Atlantis reste en bon terme avec ce peuple, qui était un de leur trop rare allié, il avait tout intérêt à faire ce pour quoi on l’avait fait venir sur cette planète, à savoir réparer cette maudite console, qui servait à contrôler une arme, primitive certes mais néanmoins efficace, contre les Wraiths. Mais il travaillait sur le problème depuis la veille sans trouver quoi que ce soit. A présent il avait tout démonté, espérant qu’un miracle se produise. Pourtant, il ne s’en faisait pas, il avait comme toujours confiance dans ses capacités, il lui suffisait de rester concentrer.

Soudain, une main posée aux creux de ses reins le fit sursauter. Se retournant vivement, il fusilla l’importun du regard, qui évidement n’était autre que John. John qui le fixait actuellement avec des yeux implorants. Bonne imitation du Chat Potté de Shrek, pensa Rodney sans se laisser attendrir le moins du monde pour autant.

« - Quoi ? demanda-t-il sans prendre la peine de cacher son exaspération.

- Allez ! Dis-le moi ! »

Pour le coup, il n’y avait pas que les yeux qui étaient implorants, la voix l’était tout autant. Rodney leva les yeux au ciel en soupirant. Evidement, comment pouvait-il espérer travailler correctement alors que cet homme l’interrompait toutes les dix minutes ? Et toujours pour la même chose encore.

« - Non ! Lâche-moi John. Je ne te dirai rien de toute façon.

- Et moi je suis sûr que tôt ou tard tu finiras par craquer.

- C’est ce qu’on verra.

- Au fait, tu t’en sors ou tu veux que j’appelle Zelenka à la rescousse ?

- Très drôle ! Je m’en sortirais probablement très bien si tu ne venais pas m’importuner en permanence.

- Raconte-moi tout et je ne viendrai plus t’embêter.

- John, j’ai du travail ! gronda Rodney. »

Bon, là le ton était clairement menaçant. John leva les mains en signe de reddition, mais ne put retenir un petit sourire moqueur.

« - Ok, ok, je m’en vais.

- A la bonne heure, marmonna Rodney. »

Une fois arrivé à la porte, le militaire ne put s’empêcher de faire encore un commentaire, comme s’il voulait à tout prix avoir le dernier mot.

« - A tout à l’heure, lança-t-il d’un ton mielleux. »

Rodney grommela dans sa barbe, mais parvint à ne pas répliquer. Une fois à nouveau seul il retourna à son travail, non sans se maudire intérieurement. D’accord, depuis le début de la journée John était absolument insupportable, mais c’était clairement de sa faute.

Cette nuit, alors qu’il partageait sa tente avec John, il avait malheureusement fait un rêve du genre de ceux qui revenaient régulièrement le hanter depuis quelques mois. Il s’agissait d’un rêve dans lequel tous les deux se retrouvaient dans une situation plutôt… explicite… Oui enfin, en clair il rêvait qu’il faisait l’amour avec John. Cela n’était pas un problème en général, au contraire c’était même plutôt agréable de se réveiller ensuite avec ce genre d’images en tête. Enfin, cela n’avait jamais été un problème jusqu’à cette nuit, où il avait découvert qu’il parlait en dormant.

Ainsi ce matin, lorsqu’il s’était levé, John lui avait raconté avoir été tiré du sommeil par des gémissements. Clairement des gémissements de plaisir. Et une fois tout à fait réveillé, John avait même surpris son prénom murmuré à plusieurs reprises. Rodney, affreusement gêné, avait tenté de trouver une excuse, mais John ne s’était pas laissé duper et le harcelait depuis pour qu’il lui raconte le contenu de ce rêve. Le problème c’était justement que ledit rêve était trop explicite pour être raconté.

D’ailleurs, Rodney soupçonnait John de savoir exactement de quoi il s’agissait et de se contenter de le torturer pour le plaisir. Mais alors, si John savait, qu’est-ce qui empêchait Rodney de confirmer ? Cela aurait au moins le mérité de clouer le bec de John, qui ainsi lui ficherait enfin la paix. Parce que même si Rodney était follement attiré par le militaire, il était malgré tout le premier à reconnaître qu’il était également totalement insupportable. En fait, John était aussi pénible qu’il était mignon, ce qui voulait tout dire.

A ce stade, Rodney avait l’impression de tourner en rond tant cette sensation d’attirance-répulsion était puissante. Inutile donc de continuer à y penser pour l’instant, il n’arriverait à rien de cette façon. Mieux valait se mettre au boulot afin de rentrer le plus tôt possible sur Atlantis. Au moins là-bas, John se tenait toujours un peu plus tranquille. Souriant à cette perspective, Rodney se remit à chercher l’origine de la panne.

Mais évidement, alors qu’il parvenait tout juste à se concentrer, un raclement de gorge pas particulièrement discret l’interrompit à nouveau. Se retournant, les yeux lançant des éclairs, il tomba sur le sourire angélique de John. Bien qu’un Rodney énervé représente une menace plus que sérieuse, John donnait l’impression de ne pas y prêter attention. Il avait de toute façon appris à gérer plus qu’à son tour les débordements de son scientifique préféré.

« - Rodney, tout comme toi ce petit jeu m’ennui. Alors pour nous en débarrasser, raconte-moi ton rêve une bonne fois pour toute. Ensuite je te promets de ne plus t’embêter de la journée. »

Le ton était clairement joueur. Rodney savait trop bien que lors de ces situations où John semblait s’amuser à ce point – même s’il essayait de faire croire le contraire – la seule façon de se débarrasser de lui était de céder à son caprice du moment. Bien qu’il n’ait pas le choix, il tenta une dernière fois de reculer l’inévitable. Il se releva en frottant nerveusement ses deux mains l’une contre l’autre tout en fixant John, sa façon à lui de lui dire qu’il ne le craignait pas.

« - Et si je ne te dis rien, que se passera-t-il ?

- C’est simple, tu finiras par parler parce que je te harcèlerai sans fin en attendant.

- Pourquoi ?

- Tu me connais, sourit John avec un haussement d’épaules. Je suis très curieux. Et puisque c’est mon prénom que tu as prononcé la nuit dernière je suis concerné tout autant que toi, je mérite donc de savoir.

- Et bien sûr tu vas me faire croire que tu ne sais pas de quel type de rêve il s’agissait.

- J’en ai ma petite idée, mais sans confirmation je ne peux rien faire.

- Tu ne peux rien faire ? De quoi parles-tu ? interrogea Rodney, faisant manifestement preuve d’autant de curiosité que son ami.

- Je ne dirai rien tant que toi tu n’auras pas parlé. »

Rodney secoua la tête en souriant. Connaissant sa propre curiosité maladive, John avait su toucher le point sensible. Mais de toute façon depuis son réveil, depuis qu’il avait compris que John se doutait de quelque chose, il avait su qu’ils en arriveraient là. Ce qui n’était pas une si mauvaise chose finalement. Ainsi Rodney saurait désormais à quoi s’en tenir concernant les sentiments de John.

« - D’accord, je vais tout te dire, mais il ne faudra pas venir te plaindre ensuite. Ce n’est pas pour rien que je me suis tu jusque là.

- Oh mais je suis prêt à tout entendre, s’amusa John en s’approchant de Rodney. »

Le scientifique s’appuya contre la console, tentant au mieux de paraître décontracté, même si à cet instant il se sentait tout l’opposé de décontracté.

« - Cette nuit, comme de nombreuses autres avant, j’ai rêvé que toi et moi faisions l’amour, avoua-t-il dans un souffle.

- Continue, murmura John. »

Décontenancé par une telle demande, il fallut quelques instants à Rodney pour rassembler ses esprits.

« - Il n’y a pas grand-chose à dire, ce n’était rien de très original. Nous étions dans cette même pièce, en train de nous chamailler.

- Exactement ce que nous faisions il y a quelques minutes. Ensuite ?

- Tu me poussais contre la console, sur laquelle je suis justement appuyé, et tu m’embrassais. »

Un sourire vorace sur les lèvres, John combla l’espace qui le séparait encore de Rodney puis l’attira à lui, l’embrassant sauvagement. Rodney dut prendre un instant pour se convaincre qu’il ne rêvait pas avant de passer ses mains derrière la nuque de John et, entrouvrant les lèvres, il approfondit leur baiser. Ils se séparèrent finalement à bout de souffle, échangeant un regard plein d’un désir trop longtemps réprimé.

« - Ensuite ? répéta John alors que l’une de ses mains caressait tranquillement le torse de l’autre homme.

- Ensuite tu promenais tes mains partout sur mon corps, tout en laissant ta langue s’égarer dans mon cou. »

John fit exactement ce que Rodney venait de dire tandis que celui-ci gémissait de plaisir.

« - Comme ça ? demanda ensuite John alors que ses mains continuaient à explorer le corps doux et moelleux, se faufilant sous le tee-shirt.

- C’est parfait.

- Alors continue.

- Ensuite tu m’as lentement déshabillé, puis ta langue m’a léché tout entier.

- Mais avec plaisir. »

John prit donc tout son temps pour ôter un à un ses vêtements à Rodney, tandis que chacun de ses gestes les excitaient davantage tous les deux. Une fois Rodney complètement nu, sa langue parcourue la peau rendue brûlante par le désir. D’abord le cou, puis le torse, le ventre et enfin le membre durci et gonflé. Rodney, la tête penchée en arrière, haletait de plaisir. Il adorait ce que John était en train de lui faire, c’était même mieux que dans son rêve. Il poussa un cri lorsqu’il sentit la bouche vorace se refermer autour de lui. Oh oui, c’était absolument divin. John le suça un moment, le rendant à moitié fou. Enfin, il le relâcha et remonta à sa hauteur en souriant. Il fallu à Rodney quelques instants pour se calmer. Il sourit alors à son tour à John.

« - Je n’en demandais pas tant, mais je ne vais pas me plaindre de tes excès de zèle. Après ça tu t’es déshabillé à ton tour, tu m’as retourné et tu m’as fait l’amour.

- Mais tes désirs sont des ordres, lança John en enlevant son tee-shirt. »

Il ne lui fallut que quelques secondes pour se retrouver nu à son tour, tandis que Rodney le détaillait avec gourmandise. Il attira ensuite son amant dans ses bras et l’embrassa, leurs érections se frôlant pour leur plus grand plaisir. Relâchant ses lèvres, John incita Rodney à se retourner. Celui-ci obtempéra sans se faire prier, se penchant en avant en prenant appui sur la console.

« - Tu es sûr de vouloir continuer ? demanda John d’une voix soudainement mal assurée.

- John, tu ne peux pas imaginer depuis combien de temps j’attends ça. Bien sûr que je veux que tu continues. J’ai confiance en toi, je sais que ça se passera bien. »

Retrouvant toute son assurance, John déposa une pluie de baisers sur sa nuque, puis prit tout son temps pour le préparer à l’aide de ses doigts lubrifiés de salive. Il entra ensuite en lui en grognant, fermant les yeux pour apprécier à leurs justes valeurs toutes ces sensations nouvelles. Il lui fit l’amour avec une alternance de douceur et de rudesse qui les fit crier tous les deux, jusqu’à la délivrance finale, où chacun se laissa aller, perdant totalement pied. John se laissa retomber sur le dos de Rodney et les deux hommes restèrent un moment immobiles, reprenant au mieux leur respiration. Finalement, Rodney se retourna et se blottit contre John.

« - Tu vois pourquoi je t’ai harcelé toute la journée à présent, constata le militaire en souriant.

- Parce que tu avais prévu ça depuis le début ?

- J’avais prévu ça depuis que je t’ai entendu prononcer mon nom dans ton sommeil. J’avais envie de toi depuis très longtemps et ton rêve m’a donné l’occasion de passer enfin à l’acte.

- J’aurais dû t’en parler plus tôt, marmonna Rodney à regret.

- Oui, tu aurais dû, confirma John en riant. Mais ça ne fait rien. Mieux vaut tard que jamais. Il y a longtemps que tu fais ce genre de rêve ?

- Quelques mois. Mais pas toutes les nuits, seulement de temps en temps.

- Et ?

- Quoi ?

- Verdict ? Pas déçu ?

- Tu plaisantes ? Les autres fois ce n’était qu’un rêve, bien qu’il me soit arrivé quelques fois de me réveiller avec une trique d’enfer. Mais cette fois c’était… grandiose. Par pitié, dis-moi que tu as envie qu’on recommence.

- Là, tout de suite ? s’effraya John, qui avait pour l’instant besoin de souffler un peu.

- Mais non, pas maintenant. Je voulais dire, à l’avenir.

- Ah. Bien sûr que j’ai envie. Rodney, crois-moi, tu vas avoir du mal à te débarrasser de moi désormais.

- Je n’en ai pas l’intention rassure-toi, affirma Rodney en riant. »

Les deux hommes s’embrassèrent puis se séparèrent à regret.

« - Il faut que je m’y remette, expliqua Rodney en se rhabillant. Plus vite j’aurais trouvé l’origine de la panne, plus vite nous pourrons rentrer sur Atlantis.

- Alors fais vite. J’ai hâte de pouvoir te faire l’amour dans un lit.

- Hum oui ! Ça semble prometteur. Mais pour ça il faut que tu me laisses travailler, alors ne reviens plus m’interrompre.

- Ça risque d’être dur, mon sexy Rodney. »

Le scientifique rougit violement tout en se détournant de John.

« - File maintenant, avant que l’envie me prenne de te sauter dessus.

- Compris, je m’en vais. Mais… je repasserai bientôt pour voir si tu as besoin de mes services, susurra John, coquin.

- Besoin, probablement pas. Envie, très certainement, répliqua Rodney sur le même ton.

- Ça me va. »

Et John s’éloigna à reculons, les yeux fixés sur les fesses rondes de son homme. Fesses qui semblaient promettre mille et un plaisirs auxquels John n’avait pas le moins du monde l’intention de résister à l’avenir.

THE END.